L’île des musées de Berlin : sanctuaire des divinités féminines éternelles, valse des édifices du pouvoir symbolique



Iles - Lieux de l'Art et de l'errance | Martine Estrade | Literary Garden
Berlin - Lieux de l'Art et de l'errance | Martine Estrade | Literary Garden

Les bras de la Spree le batiment à la coupole couronnée du Bode Museum, l’ancien Kaiser Friedrich Museum inauguré en 1904. Groupés autour de lui, à la pointe de l’île des musées, cinq musées renouent avec la prestigieuse tradition culturelle allemande, telle qu’elle rayonnait jusqu’en 1945, telle que l’Unesco a entrepris de la rétablir en l’inscrivant au Patrimoine Mondial de l’Humanité. Au sein d’une collection d’art qui va du Haut Moyen äge au siècle des lumières, dominent, presqu’exclusives, les figures féminines. La couleur ou la forme des statues médiévales, telle la Marie de l’Annonciation à la robe orange annonce déjà les représentations crues de l’expressionnisme allemand


Berlin - Lieux de l'Art et de l'errance | Martine Estrade | Literary Garden
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Derrière le Bode museum, se tapit le Pergamon museum , antre d’une des plus belles collections d’Antiquités du monde aux gigantesques reconstructions grandeur nature, L’autel de Pergame rapporté d’Asie Mineure donne son nom au musée, il voisine avec la porte romaine du Marché de Milet et derrière celle ci la mythique Porte d’ishtar et la voie des processions de babylone aux lions en émail de couleur bleu turquoise. Le métro aérien traverse l’île au niveau du Pergamon : à Berlin vie quotidienne et art ne sont jamais séparés.


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Le plus vieux des musées de l’île est l’Altes Museum, temple du célèbre buste de la reine nefertiti, le portrait d’une femme intelligente et déterminée, modèle d’atelier nécessaire pour les nombreuses représentations de la reine. Retrouvé dans les fouilles de l’atelier du sculpteur de la cour tuthmosis on découvre avec émotion près de lui les recherches d el’artiste, des fragments de ses dessins, des modèles de sculpture


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Concu en 1830 par l’architecte Schinkel dans le dessein d’initier le grand public à l’art, l’altes museum abrite derrière sa façade classique et austère aux colonnades ioniennes une collection d’antiquités grecques et romaines ou abondent les figures féminines idéales, déclinées en aphrodite, pleureuses ou patriciennes romaines solennelles. Mises en scène avec sobriété et élégance elles nous reflètent la vie quotidienne antique et nous la rendent vivante.


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De l’autre côté de la place de l’ Altes Museum et du bloc des musées, en regard de la prestigieuse avenue Unterlinden qui poursuit le Schlossbrucke, le pont du château, orné de statues se dressent, érigés, les édifices symboliques du pouvoir.

Le Berliner Dom, la cathédrale du Kaiser guillaume II, à la gloire de l’église luthérienne et de la Prusse aux sépulture prestigieuses fait face à l’ancien Palast der Republik, condamné au démantèlement par le Bundestag en 2006.

Le palais, symbole- phare de l’ex RDA va être remplacé par une copie conforme du château baroque des Hohenzollern qui le précédait. La façade sera reconstruite sur le modèle de l’ancien château, l’intérieur, moderne abritera un centre culturel, le Humboldt Forum, nouveau musée d’envergure regroupant des collections du musée ethnologique, du musée d’art Asiatique et de l’Université Humboldt associé à des salles de cinéma, des restaurants et des boutiques. Fiction architecturale qui suscita de vives controverses, geste idéologique affirmant la nostalgie de l’Allemagne éternelle, souci d’effacer les vestiges de la période communiste, symbole de l’impérialisme Prussien substitué à celui de la dictature Stalinienne en un curieux saut de carpe de l’Histoire.


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Entre les deux monuments s’élève un peu en arrière la tour de la télévision, la Fernsehturn, telespargel ( asperge )des berlinois qui défie le ciel de ses 365 m et offre une vue de Berlin jusqu’à 40 km. Comme souvent les îles, symboles de pouvoir spirituel, l’île des musées affirme la puissance déterminée, au delà et au sein des évènements de l’histoire, de la culture éternelle. Il est 18h 30 en été sur l’île des musées, les édifices ont fermé leurs portes, les visiteurs refluent par centaines et traversent la spree vers l’avenue Unter des Linden, avenue prestigieuse aux édifices historiques et aux boutiques de luxe retraçant le parfum des années d’or, vers la Friedrichstrasse, ses bars et ses cabarets, vers l’Alexander-Platz immortalisée dans le roman d’Alfred Dôblin, surdimensionnée et grouillante d’activité.

Le silence baigne alors l’ile des musées , les statues éternelles retrouvent ombre, solitude et mystère , leurs temples se lovent dans les bras au flux lent de la Spree que seuls quelques métro flamboyants traversent sur le pont aérien. Autour de l’île, Berlin, la ville de Wim Wenders, frôlée par les aîles des anges, chemine vers sa nuit.


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