Extrait Prima



Texte de Michel CAZENAVE. Extrait Prima.

Textes en miroir | Martine Estrade | Literary Garden

Ton silence
est parole des sibylles
enfuies

que
tu ressuscites à mesure
de tes lèvres
ouvertes







Et,
si elle était mon amen,

l'ainsi soit-il
aux chemins
escarpés de l'azur,

le grand oui
à la tâche
de devoir
s'oublier pour enfin
se trouver
dans son cœur le plus vif ?

Mon amen au sans-borne :

cette vie sans limite
que limite
la mort
pour la rendre encore plus
bornée de
l'infini … ?







Et merci,
ô mon Dieu

(ou qui que Tu sois d'autre)

de l'avoir ainsi mise
au mitan
de ma route :

j'ai dû cesser
d'errer
par les voies sans orient

et,

au croisement des sentiers dans la brume
nocturne,

choisir le
vrai chemin
qui montait sous les troncs de ses chênes
obscurs,

vers
cet azur éclatant
que gouverne en souriant
le silence de ses lèvres

… et ses lèvres
si fraîches
sur ma face
accueillante :

le tournis d'un pivert
sur le tronc qu'il entame







Tout le chant
des cascades
sur l'à-pic des rochers
noyés d'eau
dans la brume
où se forme
rideau :

elle vient de rire







Je m'approche à ses lèvres
du secret de ma vie :

mais c'est un
secret blanc que ne garde
dragon :

point de seuil à passer -
ou
la longue traversée de ce fleuve
qui nous fait
la frontière invisible
à
l'au-delà de nous-même -

cet endroit fatidique
que j'avais
espéré
jusqu'au fond de mes rêves :

plus moi-même
à moi-même
que
je ne l'étais
à moi-même

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